Une quiche nommée loally

Ce mardi 3 septembre, une maternelle en pleine ébullition, s’est fait rudoyée par une professeur.

Alors que cette histoire fait le tour des réseaux sociaux, de la télévision, des radios, des satellites et des ires divins, il m’a pris l’envie de m’attarder sur les avis partagés de l’opinion publique. Je m’attarderai donc sur les faits, rien que les faits. 

A cet épisode, je soulève deux problèmes de droit. Les parents d’élèves ont-ils le droit de participer à un cours? A-t-on le droit de filmer et diffuser les images sur les réseaux sociaux, d’un professeur en activité?

Ceci est l'image d'un parent normalement constitué, provenant de la génération Y

• Concernant la présence d'un parent dans une salle de classe

Légalement, rien n’interdit ce procédé, mais rien ne l’autorise. Il s’agit, semble-t-il, d’une pratique discrétionnaire, propre à chaque établissement.

• Sur la légalité de filmer un professeur pendant son cours et de la diffusion sur les réseaux de ces images

L’article 226-1 du code pénal est sans équivoque, sur le sujet: “Est puni d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui :

1° En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ; 2° En fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de celle-ci, l'image d'une personne se trouvant dans un lieu privé.”

Il est donc interdit de filmer qui que ce soit à son insu, de transmettre et diffuser les images sans le consentement de l’intéressé, sous peine d’une amende pouvant aller jusqu’à 45000€ d’amende.

Keep the change, bitch!

Détaillons les évènements, maintenant.

Une enfant proteste et se lamente vivement dans une salle de classe. L’institutrice, afin de, hypothétiquement, la calmer, lui tape dans le dos, puis lui verse du liquide sur la tête.

On en a eu des professeurs, dans le passé, qui ont donné des claques aux élèves, tiré les oreilles de pauvres innocents, même dans les années 90s’!  Il est vrai que les gestes de cette professeur, au lendemain de la rentrée scolaire, sont largement opposables.  Soit cette enseignante a passé de trop bonnes vacances estivales, soit son métier n’est pas adapté à sa personne, soit, elle ne visait pas la jeune et le coup est parti droit sur elle... Quant à la bouteille. Y avait-il un évier, qu’on ne décèle pas à l’image? Etait-ce en fait, de la poudre de fées?

Bref, certains élèves se plaignent à leurs ascendants, de “l’attitude de leur professeur”, et les parents aujourd’hui, accompagnent leur progéniture dans cette démarche de victimisation d’un élève, aux dépens de l’autorité et du respect de l’enseignant. 

Come on!

Si de mon côté,  j’avais relaté une telle histoire à mes parents, le récit n’aurait pas dépassé mon jardin:

MOI: La maîtresse m’a frappé dans le dos avec une hache, aujourd’hui et elle m’a versé de l’essence sur la tête.

PARENT: Qu’est-ce que tu as fait?

MOI: Je n’avais pas mon crayon vert.

PARENT: Comment ça se fait, que tu n’avais pas ton crayon vert? Tu l’as pas mis dans ton sac, comme tous les soirs?

MOI: J’ai oublié, euh…

PARENT: Vas chercher le martinet et la glacière.

Ice truck "teacher"

Concernant la partie adverse, maintenant.

Cette petite fille  crie,  brame et se déplace vivement dans la salle de classe.  Il s'agit de son deuxième jour d’école.

Il y a, vraisemblablement, des informations manquantes relatives à ces images : le début de la vidéo, le passif de cette jeune fille: s’est-elle fait violentée auparavant? A-t-elle eu des liens sociaux avant l’école? Aime-t-elle les “jambon-purée”?

Peut-être ne le saurons-nous jamais. Et cela est bien triste. J’aime bien le jambon-purée.

Qu’a donc mené cet enfant, à une telle réaction? A-t-elle la totalité de ses capacités mentales? Quel pourcentage d’enfants, en première section de maternelle, agit de la sorte? 

Quoi qu’il en soit, cette élève  sera certainement troublée de cet épisode et sa mère, à chaque échange avec les membres de l’Education Nationale ou autorité quelconque, rappellera cet évènement et tiendra cet éternel discours: “Mais vous savez, ma fille a été frappée par sa maîtresse, le PREMIER jour à la maternelle, et depuis, elle a développé une phobie de l’école. J’en avais parlé à Hanouna! Alors non, ce n’est pas sa faute si elle n’a pas appris sa leçon, ce n’est pas sa faute si elle a mis le feu aux cheveux de Jean-Kevin, et elle ne fera pas d’heures de colle. Les journées d’école sont déjà trop longues et ma fille en a PEUR.…”

Pauvre enfant. Pauvre professeur. Pauvre éducation nationale.