Kobolds à Webatoile et matrice physique
Il était une fois, dans une contrée non peu lointaine, des hommes et des femmes confluaient librement sur une toile protectrice, dans laquelle tout un chacun jouissait d’une désinvolture sans nom.
Beaucoup ne parlaient que de leur personne, partageaient des milliers de photos de leurs mimiques répétitives et on ne peut moins originales, ou même attrayantes. Certains même, utilisaient une baguette magique, au bout de laquelle, une pupille électronique éternisait ce moment. Et donc, aucune de ces personnes n’hésitait à partager un sourire, un faciès moche, devant un monument, ou plus ironiquement et très récemment : devant des ours.
D’autres se contentaient d’écrire leurs moindres pensées futiles, ou de répéter d’autres sujets plus intéressants que ce que leur âme pouvait communiquer, afin de voir si un n’importe qui entendrait cet appel, souhaitait leur répondre ou simplement aimer ce qu’il se lit. C’était littéralement un appel à l’aide que lançaient ces millions d’âmes, désireuses d’une quelconque escompte, mais au moins, une paix foncière régnait à Webatoile.
Webatoile était divisée en deux mondes et comme dans chaque sphère, il y existe forcément des vilains. Eux, se trouvaient du côté sombre de la toile magique. Ils ne se montraient jamais physiquement, de peur qu’on les reconnaisse, qu’on se moque de leur figure méprisable ou que l’on se souvienne de ce qu’ils avaient vécu dans le passé, tentant en vain de se mêler à une foule d’anonymes.
Ces kobolds, comme on les nomme, ont des visages boutonneux, des lunettes de fortune et des vêtements de sans-abris. Ils se cachent derrière une stratosphère, afin de divulguer et dire des enfantillages mesquins, inutiles et inintelligibles. Il est si facile de se confiner derrière un rideau de verre, une journée durant à se gratter le croupion. Et pourtant, leurs ascendants les avaient entrainé à se mêler aux membres de la matrice physique pour leur éducation, mais ils n’étaient pas aptes à tolérer ce monde qui n’était pas le leur. Frustrés, ils s’étaient donc rabattus dans un exil solitaire.
Un jour, ils avaient pris part à un coup d’état manqué dans la matrice physique. Rapidement repérés du fait de leur apparence non présentable et leur visage laid, ils furent rejetés du monde réel, et se replièrent sans détour, dans leur casernement besogneux.
Et finalement, ils furent tellement méprisés, qu’on les oubliait et les abandonnait, dans leur solitude tant inéluctable que méritée. Plus personne n’était atteint par leurs commentaires lamentables et cette ignorance massive les condamna à une longue vie pathétique, mais largement méritée.
Tout un chacun vécurent heureux et eurent beaucoup d’ « amis », à Webatoile.
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