Une quiche nommée loally

Je me souviens de l’époque (bien que cela date de plusieurs siècles et que je n’étais pas sur terre…), où la musique classique et les livres représentaient l’art et la culture.

En 1925, est née la télévision. Au départ, elle était destinée à informer et instruire l’audimat, et à diffuser l’actualité (positive et négative) , ainsi que des émissions culturelles.

En 2015, on regarde la télé pour regarder les horreurs qui se passent dans le monde, ou à épier les faits et geste de cobayes enfermés dans une maison pendant des mois, à regarder des « artistes » qui chantent faux, ou encore des cuisiniers, des mères, des pères, en plein concours, se faisant coacher par des « professionnels ». Plus rien ne semble se créer et le public semble se ravir de regarder faire, plutôt que de faire.

Et Facebook, c’était pour quoi faire ? En premier lieu, lors de sa création en 2004, ce réseau social visait les étudiants de Harvard, pour publier des évènements et que les élèves se réunissent pour tout type d’activités.

Onze ans plus tard, on remarque que le système de Facebook est tout à fait contraire. Des millions de personnes racontent les moindres de leurs états d’âme et actions et se rencontrent beaucoup moins. Ils publient des pensées infimes et recherchent aussitôt qui aime, qui répond, qui est intéressé par un petit-déjeuner, un jardin, un bébé moche. Ils se géolocalisent et partagent ce qu’ils voient. Chacun vit à travers son écran et plus les informations répandues sont limitées et inintéressantes, plus l'attrait est porté sur des futilités.Je me demande simplement pourquoi tout me semble faux. Qui postera une photographie de lui, en pyjama, devant son écran et pourrait se lorgner de ce que peuvent penser les autres. Ce narcissisme croissant est bien néfaste à l’évolution et l’intérêt que l’on aurait pu y porter au préalable, il y a à peine une dizaine d’années. C’est fou comme l’idiocratie se répand aisément ! Encore plus aisément que n’importe quelle nouvelle technologie !

Et le téléphone portable ? Une belle invention ! S’il vous arrivait de vous perdre, vous pouviez toujours faire appel à un ami. Si vous rentriez plus tard, vous pouviez prévenir vos parents, votre conjoint ou prévenir votre grand-mère qu’elle ne dînera pas avant 23h…

Aujourd’hui, le téléphone portable réunit la télévision, les réseaux sociaux et je me demande si certains l’utilisent encore pour appeler des gens. Les âmes errent dans les rues, la tête vissée sur leur petit écran portable et recherchent un click, un j’aime, une infime information sur la journée des autres et ne vivent qu’à travers ce morceau de métal, qui bientôt pourrait être greffé dans chaque humain, que cela serait finalement apprécié de tous.

En fait, nous sommes tous sciemment ou inconsciemment liés à ce petit bout de métal, et pourtant l’intérêt s’est déjà perdu il y a maintenant un demi-siècle.

Je n’ose penser à l’avenir que nous réserve cette connexion perpétuelle. Chacun continuera-t-il à se sociabiliser physiquement, discuter, lire et écrire autre chose que ce que l’on a mangé le matin ? L’être humain sera-t-il toujours actif ou se connectera à un réseau, commandera sa nourriture, ses vêtements en ligne (c’est déjà le cas) et peut-être se nourrirons-nous de titane, de réseaux internet et technologiques et que notre attrait physique, quant à lui, n’aura plus aucun intérêt quelconque?

Si toute création a son but dévié en antithèse de l'initial, pourquoi parler d’EVOLUTION technologique ?

Nous sommes, après tout, déjà des milliards d’êtres, inscrits dans une toile, qui grandit de jours en jours, d’âmes fragiles et crédules. Et après tout, n'est-ce pas mieux?