Manager un service démographiquement non ou peu éduqué
Max Weber distinguait trois formes de pouvoir:
- le pouvoir traditionnel, fondé sur la coutume, les traditions (un monarque, qui succède à son paternel);
- Le pouvoir charismatique: fondé sur les qualités personnelles du “leader” (Bonaparte ou De Gaulle, cet homme sauveur aux ambitions fortes, qui délie son peuple d’une crise ou d’un déclin);
- Le pouvoir rationnel légal, dans lequel la domination est établie par des règles écrites (ces présidents élus, nommés selon des textes cadrés et encadrant).
Dans une organisation, selon la hiérarchie de Maslow, les agents ont cinq besoins fondamentaux:
- Physiologiques,
- Sécurité,
- Appartenance et amour,
- Estime,
- Accomplissement personnel.
Dans ma jeunesse, j'eus fait cela, au travail (avec ma cheffe qui arrivait au bout du couloir...)
Dans un service à la majorité non ou peu éduquée, comment le personnel peut-il subvenir à ses besoins, dans une organisation souvent trop élitiste à leur égard? Quel serait le management idéal à mettre en place, afin de concilier travail et bien-être?
Il faut rappeler, que selon le leadership choisi et le régime mis en place, une forme de dégénérescence de cette gérance est parfois et dans cette situation précise, inévitable. Aristote, déjà, exprimait qu’à la royauté, succédait la tyrannie; à l’aristocratie, l’oligarchie et à la démocratie, la démagogie.
Tentons donc les trois types de pouvoir selon, selon la typologie de Max Weber (I) et envisageons les mises en oeuvre possible de direction (II), sans heurter le quotidien personnel et professionnel des agents, car comme l’avait exprimé Montesquieu : ”Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir”.
♪ Bye, bye bye ♪
Nous nous trouvons dans ce service, aux agents non diplômés et pourtant, dont l’importante existence est indéniable. Auquel cas, cette interrogation n’existerait guère.
Placer un chef au pouvoir traditionnel signifierait qu’il y a une continuité avec le passé. Or, si la question se pose de savoir si ce type de management serait possible, c’est qu’il y a eu, au préalable, des successions logiques de hiérarchie. Cependant, on constate dans bien des cas que les responsables ne laissent après leur départ, qu’un questionnement de savoir qui sera la personne qui pourra leur succéder.
Il en est conclu que ce type de leadership est inconcevable dans ces services, car la tradition est inexistante, tout comme la hiérarchie.
Toutefois, il arrive souvent, que le chef qui se tient dans ces organisations, est bien un leader charismatique. En effet, arriver dans un service dépourvu de patriarche ne peut être qu’une aubaine, autant pour ce service en crise, que pour cette nouvelle personnalité. Cependant, dans une administration dont l’expérience est de rigueur et l’éducation est moindre, il faudra alors s’accoutumer, à l’évidence, aux pratiques en place.
Ce leader charismatique, doit pouvoir être en adéquation avec les idées et moeurs des agents: connaissance du métier de ceux-ci, gagner la confiance de tous et être particulièrement capable de porter l’organisation générale à son idéal.
La difficulté posée tient à ce que ce nouveau leader doit oeuvrer de “ruses” pour ce faire: communiquer, semer bienveillance, et s’adapter au cas par cas, dans une structure où chaque personnalité est à son paroxysme pour pouvoir exister davantage que son voisin de bureau.
Les méthodes peuvent être innovantes, mais il s’avère qu’au final, dans ce type d’environnement précis, les “ruses” sont éphémères et le naturel, au-delà de toute logique, revient largement au galop. C’est dans ce cas, le leader qui perd tout sens et rassemble les besoins pyramidaux de Maslow à son profit. “A trop vouloir bien faire, on se brûle les ailes” (Olivier Lombard, Le complexe d’Icare).
Enfin, le chef au pouvoir rationnel légal, celui qui est choisi par ses pairs, celui-ci devrait, pour durer dans le temps, être bel et bien nommé par ces agents au sein de ce groupe, ou encore, connu de ceux-ci. Il doit avoir fait ses preuves de manière évidente et être en adéquation avec l’ensemble du service en question. Il ne peut user de “ruses”, car d’une part, le besoin n’est plus, étant donné qu’il a été choisi, et d’autre part, qu’il a démontré ses qualités de leader par le passé. Le groupe devra d’office, suivre les directives, sans douter de la nécessité de ce faire autant en termes de besoin du service, que de confiance réciproque.
Passons aux méthodes organisationnelles, donc.
Ce leader rationnel légal, donc, devra instaurer son organisation propre au sein de ce service qui est, semble-t-il, difficile d’accès, de par son originalité au sein fréquemment, d’une large structure.
Il faudra que les agents demeurent en position de confiance et acquièrent les besoins nécessaires à l’exercice de leur fonction, sans entraver leur bien-être personnel.
Il n’est pas possible dans ce cas, d’envisager ni royauté, ni aristocratie. Il faut donc songer à un cadre démocratique, au risque évident d’une démagogie de la part de son leader.
Le leader doit en ce sens, en toute humilité et position d’aplomb, mener le cap de la démocratie à son terme et de manière permanente, en respectant la sérénité des besoins de tous, tout en maintenant une position patriarcale:
- Physiologiques, en maintenant échanges et communication constants;
- de sécurité, en faisant preuve de toujours plus de transparence dans les évolutions futures, notamment de risques à venir et/ou en cours;
- d’appartenance et d’amour, en soulignant l’importance des missions et le besoin réel des activités de tous;
- d’estime, en valorisant l’acharnement aux tâches de moins en moins aisées, car souvent répétitives;
- d’accomplissement personnel, en permettant à ces agents de poursuivre une carrière selon leurs qualités et ambitions.
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 33 autres membres