Episode cévennol

Besoin d'air, d'un air nouveau, d'un souffle court, d'une terre inconnue.

Nous prîmes la voiture, les bagages chargés dans le coffre.

Destination: inconnue.Une ligne droite. De longues heures de trajet.

Des contrées lointaines parcourues, magnifiques. Peu de personnes, d'animaux. Seulement des oiseaux, des rapaces, parmi ce ciel ouvert de ses bras blancs et impénétrables.

Des paysages vallonnés et soudain, des petites montagnes.

Pourquoi ne pas y élever nos êtres?

Plus une ligne droite, non. Des routes serpentant, effleurant et caressant le flanc de ces falaises. De plus en plus haut. (Et moi qui ai le vertige...). Et le paysage est si beau, si tentant, si inaccessible et mes yeux, dangereusement, se soumettent et se plongent dans le vide, aussi effrayant que magnifique.

Nous grimpions toujours plus haut, s'enfonçant dans ce désert, aussi périlleux soit-il. Aussi sinistre que sublime.

Enfin et par des chemins étroits, charmants, cette petite cabane perchée et trônant parmi ces monts et vallées où coule le Chassezac sous nos pieds, si loin et si proche de nous. Sous nos yeux. Dans nos âmes. Profondément.

Et ce silence. Hormis les grillons et toujours cette rivière, si doucement et savoureusement assourdissante. Quelle beauté! Quelle âme! Si peu d'abomination et tellement de tendresse!

Non loin de nous, 44 chèvres, qui chaque matin, crapahutent dans les fourrés pendant toute une matinée. Le son des cloches nous réveille délicatement, orchestré par l'appel et l'aboiement du chien de ces dames: Petit Louis, et de son papa, volontairement en retraite anticipée et bien méritée!

Une semaine de retraite dans les Cévennes vaut bien mieux qu'un mois n'importe où, tu verras!